Plus de plus
Plus de riz. Le choix du grain de riz comme support est lié à ses connotations. Ce riz qui n’est rien ou qui est tout, selon les zones géographiques.
Ce riz sans valeur dans nos pays développés (bien que l’on continue de l’utiliser lors du mariage comme promesse de prospérité). Ce riz comme nécessité, comme promesse de vie ou de mort dans certaines régions d’Afrique ou d’Asie. Le riz à la fois comme symbole de prospérité ou de misère, de satiété ou plus de famine, d’abondance ou de manque.
Les petits vœux de « plus de tout », écrits sur les grains comme tant de réclamations, de (soit disant) besoins ou désirs. Des souhaits à double lecture, des « plus » ou des « plus ». Une famine, un besoin de plus et/ou de moins de désirs.
Amélie Weirich et Federico Fierro s’amusent des petites choses, de ce qu’on ne remarque pas de prime abord, du minuscule ou de l’insignifiant, du familier, qu’ils détournent de leur usage et fonction habituelle.
Ici un tas de grains de riz, sur chacun d’entre eux des mots, écrits à la main, nous rappellent l’idée d’abondance. « plus d’illusions », « plus de folie », « plus de pop-corn », « plus de récits », « plus de rêves », « plus d’images » …
« Plus de plus ». Peu importe quoi, mais toujours nous en faut-il plus. Et pourtant, perdu dans un espace plus vaste, ce tas de riz, ce tas de mots, ce tas de plus, parait bien peu.
Amélie Mathieu
Textes sur grains de riz, installation murale, photographie.
Dim var.
2007